Votre pays pourrait jouer un rôle décisif dans les négociations des Nations Unies sur le transport maritime pour le climat qui se tiendront l’année prochaine. Vous pourriez non seulement contribuer à déterminer la vitesse à laquelle le transport maritime mondial se décarbonisera, mais aussi veiller à ce que cette transition soit juste et équitable. Ce financement serait distinct et complémentaire du financement négocié dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.  

Posez votre candidature au Fonds fiduciaire multi donateurs volontaire (VMDTF) de l’OMI jusqu’au 6 décembre et bénéficiez d’une aide financière pour participer aux discussions cruciales du printemps 2025 : ISWG-GHG-18 (17-21 février), ISWG-GHG-19 (31 mars-1er avril), ISWG-APEE-1 (2-4 avril), et MEPC 82 (7-11 avril).  

Pour en savoir plus sur l’OMI et le fonds VMDTF, ainsi que sur les principales propositions politiques, consultez notre document d’explication ci-dessous.  

Quels sont les enjeux de l’OMI et comment participer ? L’Organisation maritime internationale des Nations unies (OMI) est une agence spécialisée qui réglemente le transport maritime dans le monde entier. À l’été 2023, l’OMI a adopté une stratégie visant à assainir équitablement et à décarboniser totalement le secteur du transport maritime d’ici à 2050, avec des points de contrôle en cours de route : Ces points visent une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de 80 % d’ici 2040. Pour atteindre ces objectifs, l’amélioration de l’efficacité énergétique des navires, les carburants plus propres et l’introduction d’un prélèvement universel (levy) sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) des navires très polluants doivent être finalisés et adoptés en 2025.  

Ces outils sont actuellement en cours de négociation et de conception.    

Le riz, le blé, le carburant et les vêtements sont quelques-uns des principaux produits importés par voie maritime en Afrique. Jusqu’à 90 % du commerce mondial est assuré par les navires, qui sont très efficaces pour répondre à la demande de nourriture, de carburant, de matières premières et de marchandises. Si un produit se trouve dans votre main, sur votre corps ou dans votre cuisine, il y a de fortes chances qu’il soit arrivé dans votre pays par bateau. Or, les routes maritimes et les chaînes d’approvisionnement sont menacées par le changement climatique, le transport maritime contribuant actuellement à hauteur de 3 % aux émissions de gaz à effet de serre dans le monde.   

En tant qu’État membre de l’OMI, votre pays peut faire la différence sur le niveau d’ambition des politiques négociées et sur la manière dont elles peuvent bénéficier à votre pays et à vos communautés. Il est important que votre place à la table soit occupée et que votre voix soit entendue. Après tout, votre pays jouera un rôle clé dans la mise en œuvre de la Convention négociée.  

Comment demander ce financement et réclamer votre place ? Demandez à votre mission permanente à Londres ou à votre ministère en charge des affaires de l’OMI d’envoyer une note verbale au Secrétariat de l’OMI (), accompagnée du formulaire rempli que vous trouverez ici, avant le 6 décembre 2024. Plus d’informations sur le processus VMDTF sont également disponibles sur le site web de l’OMI ici (en attendant une mise à jour pour les réunions de 2025).  

Une hiérarchie d’outils pour une transition en douceur  

Votre présence en 2025 à Londres à l’OMI contribuera à soutenir une transition réussie vers un transport maritime zéro émission, un objectif que tous les États membres se sont collectivement engagés à atteindre. Cela commence par une hiérarchie claire d’outils disponibles est nécessaire, et comprend l’amélioration de l’efficacité énergétique de l’ensemble de la flotte mondiale, suivie par l’adoption de méthodes de propulsion avancées, principalement la technologie éolienne a bord. Le tout soutenu par l’introduction d’une norme mondiale et d’un levy.  

En se concentrant d’abord sur la maximisation de l’efficacité énergétique, l’industrie peut réduire considérablement sa consommation de carburant, réduisant ainsi la demande globale de carburants renouvelables. La propulsion éolienne est la prochaine étape et offre une solution extensible et déjà disponible pour réduire davantage les émissions. En outre, la propulsion éolienne embarquée peut être utilisée par des porte-conteneurs plus petits que la moyenne, ce qui leur permet d’accéder à des ports secondaires plus petits qui ne se trouveraient pas nécessairement sur les grandes routes commerciales les plus courantes. Cela permet le développement des petits ports et l’accès de leurs communautés à des marchandises et des denrées alimentaires plus globales.  

Enfin, la norme mondiale sur les carburants et un levy ambitieux d’au moins 150 dollars par tonne d’émissions stimuleront la transition en fixant des objectifs d’émissions clairs et en fournissant les incitations financières nécessaires pour soutenir un abandon des combustibles fossiles via une transition juste et équitable.  

Efficacité énergétique – La première ligne d’action :  

Maximiser l’efficacité énergétique de l’ensemble de la flotte mondiale constitue l’une des plus grandes opportunités de décarbonation. Des mesures simples mais efficaces, telles que le nettoyage sous-marin régulier des coques (avec collecte (1)), peut permettre d’économiser 6 à 10 % de carburant par voyage, tandis que le nettoyage des coques en cale sèche peut permettre une économie de carburant entre 15 et 18 %. L’indicateur d’intensité carbone (IIC) de l’OMI constitue ici un outil crucial, poussant l’industrie à améliorer son efficacité opérationnelle. Le renforcement de l’IIC exige une amélioration de l’efficacité énergétique allant, par exemple, jusqu’à 38 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2018, favoriserait l’adoption généralisée de technologies telles que la propulsion éolienne et la réduction de la vitesse opérationnelle généralisée.  

La technologie éolienne offre des avantages immédiats et substantiels, car par une modernisation des navires qui inclue la propulsion éolienne ceux-ci peuvent atteindre jusqu’à 30 % d’économie sur leur consommation de carburant par voyage. Si la flotte mondiale adoptait la technologie éolienne à bord, la demande de carburants renouvelables pourrait être minimisée, permettant ainsi que davantage d’énergie propre décarbone d’autres secteurs. La norme mondiale sur les carburants continuera de guider cette transition en fixant des limites à l’intensité des GES des différents carburants. Cela encouragera les investissements dans les carburants renouvelables à zéro émission, qui pourraient éventuellement être produits dans votre pays, et garantira que le passage à des méthodes de propulsion plus propres, telles que l’énergie éolienne, se fasse de manière structurée et efficace.   

 Le rôle essentiel d’un levy équitable dans une transition juste  

Un levy élevé, fixé entre 150 et 300 dollars par tonne d’émissions de GES, selon la modélisation DNV (2), est crucial pour réduire l’impact environnemental tout en garantissant une transition juste et équitable. Les revenus générés peuvent être redistribués pour atténuer les chocs économiques qui affectent de manière disproportionnée les petits États insulaires en développement et les pays les moins développés, qui autrement supporteraient le poids de la hausse des coûts de transport à mesure que l’industrie s’éloigne des carburants sales. Ce soutien financier est essentiel pour garantir qu’aucun pays ne soit laissé de côté dans la transition vers une industrie maritime plus propre.  

 Au-delà de l’équité, le levy jouera également un rôle essentiel en évitant une dépendance coûteuse à l’égard de technologies obsolètes telles que le stockage du captage du carbone. En fournissant les incitations financières nécessaires à l’adoption de technologies plus propres, un levy ambitieux stimulera les investissements dans l’efficacité énergétique et les pratiques durables, rendant ainsi la transition globale plus abordable et plus efficace. Cette approche financera la modernisation des navires, la construction de nouveaux navires propulsés par l’énergie éolienne et réduira l’écart de coût entre les combustibles fossiles et les alternatives à zéro émission, créant ainsi une transition progressive et moins coûteuse vers un avenir durable pour le transport maritime.  

La proposition actuellement la plus ambitieuse et la plus équitable a l’OMI est celle d’un levy de 150 dollars, présentée par les États des Caraïbes et des îles du Pacifique. Si elle est mise en œuvre, le levy pourrait générer jusqu’à 60 milliards de dollars de fonds climatiques par an pour une transition juste et équitable. 

L’OMI se trouve à un carrefour historique où une approche intégrée peut conduire à un scénario gagnant-gagnant à la fois pour l’industrie maritime et pour la communauté mondiale. En garantissant que l’efficacité énergétique, les normes mondiales sur les carburants et un levy ambitieux et équitable aillent de pair, les gouvernements orienteraient l’industrie vers un avenir durable. Cette stratégie rendrait non seulement la transition plus fluide et plus rentable, mais ouvrirait également de nouvelles opportunités économiques et protégerait les plus vulnérables à la dynamique changeante du commerce mondial. En adoptant cette approche en trois volets, l’OMI a le potentiel de devenir un leader en matière d’action climatique, et ce en montrant comment un effort collectif peut conduire au progrès environnemental et économique. Profitons de ce moment pour tracer la voie vers une industrie maritime plus propre, plus juste et plus résiliente.  

Prenez part à cette opportunité unique et aidez-nous à tracer la voie vers une industrie maritime plus propre, plus juste et plus résiliente, en réclamant votre siège à l’OMI l’année prochaine avec l’aide du VMDTF !*  

  

*A mettre à jour pour les événements de 2025   

(1) les organismes marins retirés sont collectés au lieu de retomber dans l’eau, ce qui permet d’éviter l’introduction d’espèces envahissantes dans l’océan et de protéger la vie marine. 

(2) MEPC 82/INF.8/Add.1 envoyé à la 82ème session du comité de protection du milieu marin de l’OMI (MEPC).